La Halle Maryvonne Dupureur accueillait ce samedi de février les championnats de France Indoor d’athlétisme handisport avec quelque 130 athlètes « handis » femmes et hommes venus de toute la France (10 régions et une cinquantaine de clubs représentés). Ces France Indoor à Saint-Brieuc lançaient la saison 2024 Handisport à quelques mois des Jeux Paralympiques de Paris (28 août au 8 septembre). Il y avait 12 épreuves différentes au programme, dont certaines spécifiques à l’athlétisme handisport : poids assis fauteuil, longueur à la chaux pour les athlètes mal-voyant(e)s ou non-voyant(e)s, et pour les sprinteurs et sprinteuses le 60 m « frame » (« cadre », « châssis » ou « armature » en anglais), nouvelle discipline appelée « frame running » où les coureurs et coureuses utilisent une sorte de « tricycle sans pédale permettant d’accéder à la course à pied sans que l’équilibre ne soit un problème pour le pratiquant », selon la définition de la Fédération Française HandiSport. Une discipline destinée à « des personnes atteintes de troubles de l’équilibre, de paralysie cérébrale, de dystrophie musculaire... » précise la Fédération sur son site Internet. Et parmi ces 130 participant(e)s, courant sous les couleurs du Saint-Brieuc Athlétisme, il y avait notre athlète demi-fondeur Medhi Acheghane engagé sur le 1500 m et le 3000 m (hors championnats).

Notre coureur Medhi Acheghane 3e du 1500 m et vainqueur du 3000 m

Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas ou peu, Medhi est un « ancien » du club, un fidèle dont la première prise de licence remonte à 2009, repéré sur un cross UNSS en 2008 par l’entraîneur Vincent Le Dauphin. Athlète handisport malentendant de naissance, ce coureur discret, travailleur et volontaire présente un palmarès que bien des athlètes pourraient lui envier : 4 fois champion de France Handisport de cross (2009, 2010, 2013, 2014), 2 fois vice-champion de France Handisport de cross (2015, 2016), 5 fois vice-champion de France sur 5 000 m (2010, 2011, 2012, 2016, 2017)... Surtout, Medhi a été sélectionné à deux reprises en équipe de France Handisport pour disputer les Deaflympics*, ou Jeux olympiques des sourds (« deaf » = sourd en anglais) organisés tous les quatre ans : 7e sur 5000 m aux Deaflympics 2013 à Sofia en Bulgarie, 6e sur 10000 m et 18e sur le marathon aux Deaflympics 2017 à Samsun en Turquie. Vous avez bien lu, Medhi avait fait le pari fou de doubler 10000 m et marathon pour sa 2e sélection en équipe de France en Turquie. C’est dire si ces France Elite Handisport en salle n’étaient pas une première pour lui. Résultat : Medhi a couru son 1500 m en 4’40’’46 (3e) et, cinq heures plus tard, il a gagné le 3000 m en 9’55’’25. Content de sa journée, Medhi pouvait avoir le sourire en quittant la Halle Maryvonne Dupureur...

Bravo à toi Medhi !        

* Les Deaflympics sont les Jeux olympiques réservés aux sourds, organisés par le Comité international des sports des sourds (CISS), reconnu par le CIO en 1955. Lancés en 1924 à Paris, non intégrés aux Jeux paralympiques (créés en 1960) depuis leur retrait du Comité international paralympique en 1995, ils ont été décalés sur des années impaires depuis 1931 pour les séparer des Jeux olympiques de 1932. La règle pour participer et être un athlète sélectionnable : avoir un seuil d’audition de moins de 55 décibels et ne pas disposer de dispositif de correction auditif pendant la compétition. Pour éviter toute tricherie ou simulation, des contrôles peuvent être effectués sur les athlètes, sur le même principe que les contrôles antidopage.

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