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Championnats de France de cross-country, Le Mans, dimanche 6 mars 2016
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11 Mars 2016 - Pascal
Championnats de France de cross-country, Le Mans, dimanche 6 mars 2016
Courir les Championnats de France de cross n’est pas donné à tout le monde. Il faut avoir durement gagné sa place tout l’hiver, dans le froid, la pluie et la boue, en individuel ou au sein d’une équipe. Et avoir réchappé aux blessures et virus qui guettent et frappent souvent en cette saison des frimas.
Les France sont alors la plus belle des récompenses. Le point d’orgue de la saison hivernale, l’occasion rêvée de se mesurer avec le gratin de l’athlétisme, le plus haut niveau. Une fois sur place, parmi la foule des athlètes venus de la France entière, on ressent un mélange de fierté et d’appréhension.
Cette petite boule de trac qui vous prend aux tripes jusqu’à la ligne de départ. Cette année, 19 athlètes de l’UACA avaient gagné le droit de vivre ces moments uniques en décrochant leur qualification. Ils étaient 16 au final à courir ces Championnats sur l’hippodrome des Hunaudières, sur le site mythique des 24 Heures du Mans.
Deux équipes qualifiées, 16 athlètes, une poignée d’accompagnateurs, voilà pour les forces en présence. Tous ont vécu un voyage sans encombre jusqu’au Mans. On peut se demander pourtant si le convoi de l’UACA n’aurait pas croisé en route un vilain chat noir « porte-poisse ». Mais reprenons le fil de l’histoire qui a commencé le samedi à mi-journée au stade Hélène Boucher ......

L’UACA avait affrété trois minibus pour ce déplacement dans la Sarthe conduits par trois chauffeurs d’élite : Marc, Yvon, le papa de Justine, et Jean-Louis, le papa d’Enora.

Ont embarqué en début d’après-midi : l’équipe des 6 Cadettes et l’équipe des 4 Juniors hommes au grand complet, ainsi que leurs aînés Annie, Florent et Medhi, sans oublier bien sûr Vincent l’entraîneur qui connaît son sujet « France de cross » sur le bout des pointes, pour y avoir brillé en 2005 à Roullet-Saint-Estèphe (Charente).

Après 2 h 30 de route, ce samedi sur le site, a commencé le grand rituel des France : reconnaissance du parcours en même temps que le footing de veille de compétition, conseils de l’entraîneur en fonction du profil et du tracé du parcours, visualisation de la zone de départ, installation de la tente du club, passage au complexe Antarès pour la perception des dossards, retrouvailles çà et là avec des coureurs, entraîneurs, vieilles connaissances du monde de l’athlé...

Puis l’heure est venue de rejoindre l’hébergement : direction Ecommoy, à 20 km du Mans, commune sarthoise riche d’un hippodrome, de quelques châteaux et de mégalithes connus sous le nom de « Pierres Tournantes ».

Un arrêt dans un « drive » local a permis de faire le plein de vivres pour le repas du soir, la commande avait été passée par Karine, grande cheffe de l’intendance, depuis Saint-Brieuc... Karine avait pensé à tout, un grand merci à elle. « Un “drive” au pays des 24 Heures du Mans, ça s’imposait », a glissé Marc. 


On ne se refuse rien.

L’UACA a posé ses bagages et sacs de sport ce samedi soir au château de Bezonnais (XVe siècle), qui propose gîtes et chambres d’hôtes. Vieilles pierres, douves en eau, parc de 15 hectares, bois, prairies, cygnes majestueux et chant du coq au petit matin. Le lieu calme et idéal pour des athlètes à la veille des France.

« Les filles au château, les garçons aux écuries », avait prévenu Marc l’organisateur en chef.

Pour être plus précis, les garçons, entraîneur, chauffeurs et accompagnateurs ont dormi en gîte dans une dépendance, les Cadettes filles et une petite famille de privilégiés dans les chambres du château. Le soir venu, la popote en commun, une table dressée pour 21 personnes, un repas complet avec pâtes « sucres-lents » obligatoires, la vaisselle expédiée à plusieurs mains et extinction des feux pas trop tard.

Tout était prévu pour le lendemain matin : petit déjeuner avec céréales bio à horaires variables et départ en trois temps des minibus, selon les horaires de courses.

Medhi sera le premier à courir à 10 h 40...                



Dimanche, grand jour des France. Medhi est le premier à entrer en scène dans la course des Handisports (4 175 m). La météo est parfaite : soleil, petite fraîcheur, peu de vent. Le parcours, plat comme la table, alterne sol en dur bon pour la relance, parties boueuses, deux modestes buttes, beaucoup de trous, une zone de départ bosselée, instable et piégeuse, une belle ligne droite (pas celle des Hunaudières) devant tribune. Très vite, quatre coureurs se détachent en tête, puis trois, puis deux, le futur vainqueur s’échappe seul, Medhi, bien calé dans son allure, s’accroche jusqu’à l’arrivée à la 2e place. « J’ai essayé plusieurs fois de revenir sur le premier, mais je n’ai pas pu, il n’a pas faibli... » C’est la plus belle des revanches pour Medhi, un temps blessé cet hiver. On l’avait laissé aux Bretagne de cross à Brest, poussé à l’abandon par un coup de pointes, dégoûté, découragé, affirmant « le cross, c’est terminé pour moi cette année »... Et le voilà tout sourire, rayonnant, vice-champion de France de cross Handisport pour la deuxième année consécutive. Il signe même un triplé avec sa 2e place aux France de cross de Lignères-en-Berry en 2013.

Chapeau Medhi ! 


Premier à courir de l’UACA, Medhi ne pouvait pas mieux lancer la journée. En montrant à tous la voie du podium et de la réussite. Et puis le chat noir a commencé ses maléfices.

Il y avait déjà eu des signes avant-coureurs. Avant même ce week-end, trois athlètes de l’UACA ont dû déclarer forfait au dernier moment pour cause de blessure ou autre : Cyrille le Master, Malo le Cadet, et Fanny notre athlète Cadette et coureuse cycliste, renversée par une voiture lors d’une sortie à vélo... remplacée au pied levé par Wendy, revenue de blessure après plusieurs semaines d’absence. Autant dire en manque total d’entraînement. Echauffement des Cadettes sous la conduite de Vincent, étirements, pause vestiaire sous la tente ornée de la banderole UACA flambant neuve, double nœud aux lacets des pointes, dernières lignes droites.

A 11 h 05, départ des Masters hommes (10 035 m), Stefan court sans son compère Cyrille... il a oublié son maillot et son dossard, mais pas l’indispensable puce électronique (attachée à une chaussure) qui bipe sur la ligne d’arrivée. Commentaires de spectateurs au départ : « C’est impressionnant, il y a des coureurs sur trois ou quatre rangées. Il y a une tension terrible, ils vont partir comme des malades... » Stefan a enfilé un maillot de secours et bataillé toute la course pour être parmi les 100 meilleurs Masters de France, il échoue d’un rien à la 101e place sur 351 coureurs classés.


Bousculade devant l’enclos et les grilles de la ligne de départ, les Cadettes (4 175 m) vont partir à 12 h, les 6 filles de l’UACA se placent dans leur box. Un élastique tente de contenir un peloton nerveux et fébrile.

Là encore, la course s’emballe sous l’impulsion des meilleures Cadettes de France, Justine (142e), Mathilde (198e), Agathe (263e), Marlène (306e), Wendy (347e) et Enora (358e) essayent de tenir le rythme, parmi les 367 concurrentes classées, chutes et glissades se multiplient sur un parcours de plus en plus boueux.

Justine finit plutôt bien, Mathilde arrive en pleurs une chaussure à la main – « une fille a changé soudain de trajectoire pour éviter un trou d’eau, elle m’a déchaussée d’un coup de pointes sur le talon, j’ai perdu au moins 50 places sur ce coup-là et fini avec une chaussure, c’est rageant parce que je me sentais bien... » –, Agathe a couru avec le genou gauche douloureux... Les filles terminent 21e par équipes sur 27 équipes classées. De retour à la tente, Justine se dit pas mécontente d’avoir fait mieux que l’année passée aux Mureaux, Wendy a trouvé la course trop dure et trop longue pour une reprise, Enora est déçue, Agathe a bien limité la casse avec son genou qui couine – « non, je n’ai pas eu mal pendant la course, en fait tu n’y penses pas trop, mais là maintenant, j’ai mal... » –, seule Marlène paraît contente de sa course.


A 13 h 05, départ des Juniors femmes (5 255 m), avec Chloé et Claire pour montrer le maillot de l’UACA.

Et ça démarre en trombe sous l’impulsion de l’ultra-favorite Cassandre Beaugrand qui passe au premier 1 000 m (marqué par le tir d’une fusée rouge) en 3’40’’ (les spécialistes apprécieront), sacré contraste de celle qui semble voler sur le parcours avec des concurrentes paraissant engluées dans la boue.

Chloé est pointée à la 133e place au passage du 2e tour, elle finit 124e et une seule chaussure aux pieds, devant Claire à la 236e place sur 307 classées. Chloé est déçue de ne pas avoir pu défendre ses chances normalement : « J’ai couru à peine 5 mètres et un coup de pointes m’a enlevé ma chaussure, j’ai fait toute la course avec un pied nu, c’était dur quand on passait sur les cailloux. Je ne vais pas aller chercher ma chaussure perdue, elle doit être trop abîmée... »

Quant à Claire, minée depuis la veille par une gastro : « J’ai l’estomac à l’envers, je n’ai plus de forces, j’ai subi toute la course... » On sent pointer alors comme un petit vent de malédiction sur les troupes de l’UACA.


A 13 h 45, pour le départ des Juniors hommes (7 385 m), l’hippodrome des Hunaudières ressemble à une gigantesque fourmilière : 4 000 coureuses et coureurs enchaînent les courses sous les yeux de près de 13 000 spectateurs.

La buvette centrale est prise d’assaut, les frites et sandwichs sont en rupture de stock, mais pas les rillettes, ça patauge dans la boue. Partout, on croise des athlètes les jambes, le visage mouchetés, les maillots maculés.

Nos 4 Juniors ont la gnaque et l’ambition pour faire un beau coup, seule équipe bretonne présente avec celle de Haute Bretagne Athlétisme.

Départ rapide, bagarre somptueuse en tête de course, nos 4 mousquetaires luttent vaillamment dans le premiers tiers du peloton, même si Francky le pistard du 400 m a plus de mal au milieu des meilleurs coureurs de fond de sa catégorie. Côté parcours, ça ne s’arrange pas : le terrain a des allures de labours, surtout dans les virages entre bourbiers et pataugeoires qui coupent l’élan et les jambes.

On ne compte plus les chutes, les glissades, les chaussures « oubliées » dans la boue.

Les gars de l’UACA ne déméritent pas, font même un intéressant tir groupé : Guillaume termine 104e sur 368 coureurs classés, Mathieu 111e, Paul 127e et Francky 309e. Ce qui les place 18e par équipes sur 31 équipes classées. On les retrouve tout crottés à la tente du club et un peu dépités.

Guillaume : « Je dois faire vers les 100e... rien... foutu... j’suis passé à côté, j’avais rien dans les jambes... »

Mathieu, à qui on demande comment il a vécu sa course : « J’étais à deux doigts de la noyade. Tu es à fond, tu crois que le mec à côté de toi, il est cuit, et puis il te remet une cartouche, c’est horrible ! J’aurais peut-être dû accélérer plus tôt. »

Francky garde quand même le sourire : « Je n’avais pas de jambes, j’arrivais pas à courir. Et puis j’ai placé mon finish comme d’hab’, j’ai grillé au moins 15 gars dans le 200 derniers mètres. »


14 h 45, c’est l’heure du cross court hommes (4 175 m), Florent a des fourmis dans les jambes.

Et un bon pronostic : il a mis en garde sur une chute possible aujourd’hui. Il ne croyait pas si bien dire... Un peloton nerveux, stressé, pressé d’en découdre sur la ligne de départ.

Tous les coureurs savent qu’un bon départ est primordial aux France de cross si on veut réussir sa course, c’est encore plus vrai sur le cross court.

Sur cette épreuve prisée par les demi-fondeurs, tout va très vite, un véritable sprint du départ à l’arrivée. Et ce qui devait arriver arriva : à l’amorce de la deuxième boucle, Florent met le pied dans un trou et c’est la chute fatale, il termine 120e sur 316 classés.

La guigne a encore frappé.


15 h 05, plus de 500 coureuses se massent au départ de la course Elite femmes (7 385 m). La zone de départ paraît encore plus petite sous cette affluence... bien trop petite.

Au coup de pistolet, c’est la ruée dans la bousculade, les bras qui poussent, les coups de pointes, les épaules qui frottent...

Annie est à terre au bout de trois foulées : « Je ne pouvais même plus me relever, des filles sautaient par-dessus moi, d’autres faisaient un écart, devant c’était parti vite, je savais que c’était terminé, j’ai même pensé abandonné, puis je me suis fixé des objectifs, rattraper cette coureuse que je connaissais, puis cette autre, je n’ai fait que remonter, mais j’étais coincée dans le trafic, sur un faux rythme... dommage, j’avais de bonnes jambes et de bonnes sensations... »

Annie a terminé 207e sur 528 coureuses classées, Espoirs, Seniors et Masters mélangées. C’était ses 13e France de cross Elite.

Elle n’avait jamais chuté jusque-là... 


La tente démontée et pliée, la délégation UACA était un peu assommée par ce scénario défavorable. La dure loi des séries, le jour sans... appelez cela comme vous voulez.

Hormis l’étincelante 2e place de Medhi et sa belle médaille d’argent, pas une seule coureuse, pas un seul coureur de l’UACA n’a terminé dans les 100 premiers.

Un résultat d’ensemble mitigé donc, en demi-teinte, décevant.

Parlons clair, les France de cross au Mans n’ont pas souri à l’UACA. Il y aura des jours meilleurs, c’est certain. Et pour oublier bien vite cette journée, rien de mieux que de se resserrer sur le club, le collectif. Avec l’objectif pour tous de faire de beaux Interclubs au mois de mai. Si on vous dit en plus que l’appareil photo du reporter s’est mis hors service sur ces Championnats, vous comprendrez que le mauvais sort s’est vraiment acharné sur l’UACA. Maudit chat noir ! 


Côté ambiance, hébergement et intendance, ce déplacement dans la Sarthe reste une belle réussite. Un grand merci à tous ceux qui y ont contribué : Marc et Vincent, Karine, les chauffeurs Yvon et Jean-Louis (qui a assuré en plus l’approvisionnement en pain frais du petit déjeuner), les accompagnateurs et supporters, Isabelle la maman de Justine, le papa de Marlène la Cadette, Héloïse, Léon... sans oublier Jean-Pierre, l’ancien entraîneur de Vincent, qui n’a rien perdu de son regard expert : rien que par leurs foulées, il avait deviné l’ordre d’arrivée des deux Cadettes de tête bien avant le sprint final. Merci également à Isabelle, des Furets d’Eiffage, pour sa gentillesse et le prêt de son appareil photo en dépannage.


Pour finir, des nouvelles rassurantes de Fanny, qui s’en tire finalement avec une grosse frayeur et des hématomes. On lui souhaite tous un prompt rétablissement, de remonter bien vite sur le vélo. Et un triple « hourra ! » bien sûr pour Medhi. 


Résultats .       


Les photos.


Les photos de la FFA.


La presse .






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