Francky n’a pas oublié son premier entraînement à l’UACA : « Je suis venu avec mes chaussures de ville, c’était assez drôle. J’étais comme un touriste, mais j’ai été très bien accueilli quand même. »

Arrive sa première compétition, le cross de la Ligue à Carhaix, en décembre 2014, son baptême des labours et un sentiment mitigé à l’arrivée. « Mon premier cross a été horrible : la boue, les accrochages, la distance (4 100 m)... ça ne m’a pas plu du tout. » Quant à ses premières apparitions sur piste, en janvier 2015, à Val-de-Reuil : « C’était un 800 m en salle, je m’étais qualifié pour les Pré-France fin janvier... où j’ai abandonné à 100 m de l’arrivée. J’avais eu un match de foot intense la veille, forcément ça avait laissé des traces. » Les bonnes performances aidant, Francky se pique au jeu, glisse tranquillement du foot à l’athlé et y prend de plus en plus de plaisir. « Au fur et à mesure que je m’entraîne, je découvre de nouvelles sensations, et j’apprécie l’idée d’aller chercher toujours plus loin. De plus, je me suis facilement intégré dans le groupe des athlètes, j’ai fait le bon choix de m’entraîner avec l’UACA. » 

Vincent l’entraîneur, justement, un mardi soir au stade Hélène Boucher, observe chrono en main son athlète qui enchaîne des 250 m : « C’est quand même plus un coureur de 800 m, il est résistant, il est délié... Il n’a pas tout à fait la puissance du coureur de 400 m dans les derniers mètres. Ah, s’il était plus régulier à l’entraînement... »

Et il raconte comment le pistard et crossman est arrivé à l’UACA : « J’ai repéré Francky sur un cross UNSS à Yffiniac. Il était élève au lycée Renan, avait terminé 5e en Juniors et était copain avec des gars licenciés au club. Côté qualité, Francky est résistant naturellement et perfectible. Il peut bien progresser à condition de gommer son principal défaut qui est l’irrégularité.

C’est un athlète agréable et bien élevé. Il a le potentiel pour bien s’exprimer sur 400 m et 800 m et je lui donne pour objectif de faire le mieux possible sur ces deux distances. » Et à cette question que l’on se pose tous : comment Francky a-t-il pu être performant à la fois sur 400 m et sur le cross cet hiver ? Vincent salue avant tout l’esprit d’équipe : « Il a pu le faire en ayant une bonne équipe avec lui... et en retour, en acceptant de se dépouiller pour le collectif, comme il a su le faire aux Pré-France de cross à Louviers. »

Voilà pour le Francy côté jambes. Côté tête et études, Francky est en 1ère année de DUT Technique de commercialisation à l’IUT de Saint-Brieuc.

« Après mon DUT, j’espère intégrer une école de commerce ou un IAE, une école universitaire de management. » En dehors de l’athlé sa nouvelle passion, Francky avoue d’autres centres d’intérêt : « J’adore toujours le football, mais j’aime encore plus la danse. Je danse énormément, tout le temps, même quelquefois à l’entraînement quand je suis de bonne humeur. » Son style de musique, celui qui le fait danser et chalouper dès les premières notes : « J’aime beaucoup le rap-r’n’b US. Celui que j’adore écouter s’appelle Kendrick Lamar. Mon style de danse c’est le hip-hop, similaire à celui de Chris Brown. Ce n’est pas de la break dance, je ne fais pas de figures au sol ou des saltos, mais simplement de la danse avec du style. »

 C’est-à-dire souvent apparemment, quand on connaît le Francky généreux en sourires et en facéties. Il dit sans ambage de lui-même : « Mon caractère se résume à gentil, sociable et déterminé. Mais seulement quand tout se passe bien et comme je le veux... » Et s’il devait faire une pause pour partir voyager ? « J’aime bien aller en Centrafrique, mon pays d’origine, pour voir ma famille. Sinon, j’aimerais bien visiter l’Afrique du Sud : ce pays accueille beaucoup de stages d’athlé pour les pros, l’élite, ce qui veut dire qu’ils doivent avoir des conditions d’entraînement rares qui permettent de s’améliorer efficacement. » En attendant, Francky se prépare à « visiter » les stades de Bretagne et d’ailleurs. Avec l’ambition de claquer de bons chronos et de faire briller le relais 4 x 400 m avec les copains.