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Comme on l’a vu dans l’« Episode 1 », de Ploufragan ou la forêt de Plédran jusqu’à Barcelone, capitale de la Catalogne, il n’y a que quelques foulées – et heures de vol – que les coureuses et coureurs du groupe Running UACA ont franchi allègrement. Au menu de cet « Episode 2 » : l’Utra-Trail des Côtes-d’Armor au fil des sentiers côtiers, le semi-marathon de Brière au pays des marais salants, la corrida de Landerneau dans le Pays du Léon. Auxquels nous ajouterons le semi-marathon de Liffré, en Ille-et-Vilaine, couru par un beau dimanche d’avril.
- Dimanche 21 février : 50 km du 1er Ultra-Trail des Côtes-d’Armor
Imaginez que vous êtes en forme, endurants, bien entraînés, affûtés, motivés... l’idée même de courir 50 km voire 80 km tient déjà du gros défi. Mais si en plus vous n’avez qu’un an et demi de course à pied dans les jambes, ces 50 km ou 80 km deviennent alors une folie pure, un doux délire, un pari quasi insurmontable.
Et pourtant... Certains sont capables de puiser en eux des forces insoupçonnées.
Comme Benoît, coureur du groupe Running de l’UACA, qui s’est attaqué à l’Ultra-Trail des Côtes-d’Armor, 1ère édition du nom, et à un de ses morceaux les plus indigestes : le 50 km, baptisé « Trail des douaniers ». Téméraire mais pas tout à fait inconscient, Benoît a évité l’option 80 km qui risquait de lui promettre l’enfer. Cet Ultra-Trail proposait 3 distances au choix au fil du GR34 ou « sentier des douaniers » : 80 km (départ de Lannion), 50 km donc choisi par Benoît (départ de Trégastel), 20 km (départ de Trébeurden). Au final, 280 traileuses et traileurs classés sont venus à bout du 50 km et de ses 650 m de dénivelé positif.
Benoît nous raconte son défi limite galère entre moments d’euphorie et « coups de buis », surmonté par la force de sa volonté : « Il y a un an et demi quand j’ai commencé à courir, jamais je n’aurais pensé pouvoir participer à ce genre d’épreuve. Ça fait du bien de se surprendre ! Le 50 km de cet Ultra-Trail des Côtes-d’Armor s’est couru sur le sentier des douaniers, avec des passages sur les grèves, dans le sable, dans la vase, la boue et les galets. L’année passée, en juin, je songeais déjà à cette épreuve sans vraiment en faire un objectif. Ce n’est finalement que la semaine suivant le 33 km du Menestrail de Moncontour, en décembre dernier, que je me suis inscrit, un peu sur un coup de tête certes, mais rassuré par le faible dénivelé (D+ 650 m) pour un 50 km, soit 130 mètres pour 10 kilomètres. C’est plus ou moins ce que nous prenons à chaque sortie sur le sentier des douaniers à Pordic. Récit de mon premier trail long, coté mine de rien 2 points à l’ITRA et classé Ultra-Medium. Ouep ! là je me la pète un peu... Départ de Trégastel à 8 heures ce matin, le jour se lève péniblement, la grisaille est au rendez-vous... La première partie du tracé est “easy”, peu de dénivelé. Au 5e et au 10e km, un coucou à Karen qui prend des photos et m’encourage. Je rattrape et me laisse aller à suivre un couple de Plaintel Aventure qui avait fini derrière moi au Trail Glazig. Arrivé à l’Ile Grande, au kilomètre 20, ils me distancent, j’ai déjà les voyants à l’orange limite rouge... Je suis étonné par mon manque de jus à ce niveau de la course, sachant qu’outre les vasières et la boue, le dénivelé n’était pas important, celui-ci étant concentré sur les 20 derniers kilomètres. On boucle le tour de l’Ile Grande, soit 5 km, et je retrouve Karen à la sortie de l’île, donc au 25e km. Je ne suis pas bien, mal aux jambes, pourtant je bois et m’alimente correctement... Bref, direction Trébeurden où m’attend le 30e km. Au 26e km, soit après 2 h 30 de course, j’entends derrière moi une foulée dynamique, voire très dynamique, je me retourne et tombe nez à nez avec Vivien Laporte qui déboule à une allure de ouf ! Il est premier du 80 km. Parti une heure plus tôt de Lannion, il aborde son 56e km, soit 3 h 30 à peu près pour couvrir la distance, une allure entre 3’45’’ et 4’ au kilo ! Ça calme... Arrivé à Trébeurden, je retrouve mes aventuriers de Plaintel qui en fait faisaient la course en relais... soulagé d’un côté car je comprends mieux pourquoi ils ont bien couru, mais d’un autre côté ça n’excuse pas mon manque de jus. Rrrrrr ! Petite pause au ravito et là c’est Matthieu Craff qui arrive, son retard sur Vivien est important, c’est la revanche du Menestrail. Allez, plus que 20 km à se mettre sous les godasses. Les plus difficiles en terme de variations de dénivelé, ça ne fait que monter et descendre sur 8 km, puis 4 km de plat à n’en plus finir sur le chemin de halage, et enfin 8 km touristique montées/descentes en arrivant sur Lannion. Les escaliers menant à l’église (une centaine de marches) sont à ce niveau de la course l’ultime coup de massue. Je retrouve Karen à l’arrivée qui finit le dernier tour de piste avec moi avant que je n’entre dans le gymnase et finisse ce 50 km en 5h31’. Pendant la course, j’ai pensé à plein de choses rigolotes et à pas mal d’entre vous du Running. A Patrick avec son histoire de jambes légères au Menestrail... A Kymaï en me disant “p....n ! le gamin il assure, il enquille les longs régulièrement”, aux collègues du marathon du Médoc 2015, à Alain et son short hyper ventilé quand j’ai eu un coup de chaud, à Karine surtout sur la fin quand j’étais “H.S.” pour sa volonté dans les courses longues, à Damien avec ses grandes chaussettes mais surtout pour sa capacité à faire ce genre d’épreuve avec facilité, à Céline quand j’avais mon genou gauche qui ne tenait plus dans les descentes, et à tous les autres aussi au 42e km. A Delphine qui m’avait dit qu’une pause au ravito faisait du bien, à Karen qui semble vivre ce genre d’aventure assez souvent sur les sorties longues ou sur un semi-marathon, je me suis dit “la vache, comment peut-elle encore courir ?...”. A ma famille aussi, à Clash, trop vieux aujourd’hui pour courir avec moi. J’en oublie évidemment, mais croyez-moi pendant 5 h 30 de course, on passe par des moments drôles et d’autres moins drôles. Il faut jouer avec ses souvenirs quand c’est la “loose” pour se remettre du baume au cœur, et franchement les histoires humaines font merveilles pour avancer. Ce soir, genou gauche sensible, psoas gauche sensible, mais sinon la pêche !
Mardi, ce sera décrassage. Et voilà 3 800 calories de brûlées ! »
- Dimanche 20 mars : Semi-marathon de Brière à Saint-André-des-Eaux (Loire-Atlantique)
Belle performance d’Emmanuel au 22e semi-marathon de Brière, le pays des chaumières, du sel appellation « Guérande », des paludiers et des marais. Un fort penchant « running », un registre course à pied qui va du trail au marathon en passant pas le 10 km, le cross, le 5 000 m piste ou le 3 000 steeple, Emmanuel s’est même attaqué un jour à un sommet de l’endurance extrême en bouclant en août 2014 le désormais mythique Ultra-Trail du Mont-Blanc, avec un chrono à rallonge de 33 heures et 8 minutes pour avaler les 168 km d’un parcours de haut vol. En comparaison, le semi-marathon (21 km) aurait presque pour lui un profil de balade apéritive. Sauf qu’au sortir de cette saison de cross et d’un 10 km à record, Emmanuel avait un objectif ambitieux : courir le plus vite possible, taper une grosse perf en profitant de sa bonne dynamique du moment. Ce qu’il a réussi avec brio en arrachant une superbe 5e place sur 1 821 classés. De 3 000 m à 168 km, Emmanuel n’hésite pas à balayer large. Il nous livre ici le récit de son semi-marathon record...
« Mon objectif principal est le marathon de Nantes le 17 avril prochain. Le semi-marathon de Brière se trouvait idéalement placé dans la préparation à un mois de l’échéance. C’est un semi assez réputé, assez roulant et avec une bonne densité. Je fais assez peu de semis et c’est la plupart du temps en préparation de marathons. Je suis plutôt en forme en ce moment et l’objectif cette année est de descendre les chronos sur 10 km, semi-marathon et marathon. Pour le 10 km, ça a été fait à Saint-Armel en 33’50’’ le 21 février dernier. Sur ce semi, l’objectif de Vincent Le Dauphin, mon entraîneur, était de faire le mieux possible, le mien était de faire les minimas pour les Championnats de France qui auront lieu début octobre dans le Nord, soit 1h15’30’’. Mais vu mes séances, je pensais secrètement pouvoir m’approcher d’un chrono aux alentours de 1h13’. C’est en tout cas ce que donnait la théorie... A l’arrivée à Saint-André-des-Eaux, mauvaise surprise : il fait très froid et il y a beaucoup de vent. Et je me rends compte que j’ai oublié ma montre GPS ; ça s’annonce mal, il va falloir courir à l’ancienne... Après le coup de pistolet, je me cale dans le groupe de tête, c’est un peu plus rapide que mon allure, mais il vaut mieux ça que de prendre le vent, et les sensations sont bonnes. Rapidement, Jean Personnic, le futur vainqueur, prend un peu d’avance et nous ne le verrons plus. Nous restons à cinq ou six pendant plusieurs kilomètres, puis un autre coureur se détache et prend de l’avance, puis un troisième... Nous les aurons en point de mire tout le reste de la course (à 1 minute environ devant nous). Ce qui permet de ne pas lâcher. Le vent de face est assez gênant dans une longue ligne droite, mais vu que c’est une boucle, il devient assez favorable sur d’autres portions. Après le 15e km, nous sommes encore un petit groupe de quatre, je suis dans les temps et à la faveur d’une grosse accélération d’un de mes compagnons, nous commençons à revenir sur le 3e et le 2e, je pense encore que je peux accrocher le podium. Mais seul le 2e lâchera (il finira 6e), et finalement je me suis contenté d’assurer le chrono. Quand j’arrive au bout de la ligne droite et que le chrono affiche 1h13’, je puise dans mes dernières forces pour terminer en 1h13’30’’. Contrat largement rempli, record battu de 3 bonnes minutes. J’ai fait le plein de confiance pour le marathon, reste plus qu’à faire le boulot. Les objectifs seront ensuite le 87 km du Raid du Golfe du Morbihan et le Grand Trail des Templiers fin octobre. »
Dimanche 27 mars : 10 km et 1 km Corrida de Landerneau
Ce dimanche de printemps frétillant, se courait la 7e édition de la Corrida de Landerneau, au bord de l’Elorn et dans les rues de la cité finistérienne. Trois courses au programme : le 10 km, le 5 km et le 1 km pour les « sprinters » du bitume. Trois athlètes de l’UACA, dans la peau de coureurs du Running, avaient fait le déplacement : Stefan et Manuel sur le 10 km, Chloé sur le 1 km. On peut dire que tous trois ont mené leur course tambour battant. Ce qui permet de confirmer au passage que faire une bonne saison de cross dans les labours tout l’hiver donne des ailes aux coureuses et coureurs le printemps venu. Stefan termine 12e du 10 km (3e chez les Masters et podium) sur 448 classés dans le bon chrono de 34’08’’, même s’il avait fait un peu mieux sur cette même Corrida lors des éditions 2014 et 2015, et Manuel finit 49e (11e en Masters) en 38’19’’, son 2e meilleur chrono sur le 10 km. Quant à Chloé, elle a testé sa foulée et sa résistance sur le 1 km en signant un bon chrono de 3’23’’ et en terminant 2e féminine de la course (2e chez les Juniors et podium). On aura ici une pensée pour Cyrille, l’habituel compagnon de route comme de cross de Stefan et Manuel, autre habitué de cette Corrida de Landerneau, arrêté dans son élan hivernal par une blessure au pied. Prompt rétablissement à lui, on a hâte de le revoir courir...
- Dimanche 10 avril : 28e Semi-marathon de Liffré
Du beau monde et un plateau relevé sur ce semi-marathon (21,1 km) classé Label National, avec des coureurs venus d’Afrique (Kenya, Burundi, Maroc) galopant aux avant-postes. Dans ce contexte de haute volée, il faut saluer la belle performance de Medhi, qui nous avait déjà épatés lors des Championnats de France de cross-country début mars au Mans en terminant 2e et médaille d’argent en Handisport. Medhi a pris la 6e place de ce semi en 1h11’30’’, son nouveau record sur la distance, sur 853 coureurs classés. Là encore, Medhi récolte les fruits de sa saison de cross – même avec ses hauts et ses bas – et du travail accompli tout cet hiver avec l’entraîneur Vincent Le Dauphin. Son commentaire sur son semi de Liffré : « J’ai pris peu à peu confiance dans la course malgré le haut niveau qu’il y avait. Les coureurs de tête sont partis bien trop vite pour moi, ils étaient loin devant. J’ai pris mon temps pour aller chercher des coureurs devant après le passage au 10 km. Le parcours était sympa mais les conditions étaient difficiles avec beaucoup de vent, ça fait partie du jeu aussi. Je suis très satisfait de ce résultat et j’espère faire encore mieux sur mon prochain semi. » En attendant, quelque chose nous dit que Medhi devra passer par la piste aux premiers jours de mai...
Comme on vient de le voir, des athlètes de l’UACA non estampillés « Running », comme Emmanuel, Stefan, Manuel, Medhi ou Chloé, viennent courir sur les plates-bandes (en terre ou en bitume) des coureuses et coureurs du groupe Running.
Mais l’inverse est vrai aussi : on a pu voir pas plus tard que cet hiver Emilienne, Damien, Jean-Baptiste ou Mario s’aventurer de belle manière sur le cross (à Lannion notamment) pour venir renforcer les équipes UACA.
Quand ce n’est pas sur la piste comme Emilienne, Jean-Baptiste... Trail, hors stade, stade, cross... les passerelles fonctionnent bien dans les deux sens au sein de l’UACA. Mais le groupe Running, ce sont aussi toutes ces coureuses et tous ces coureurs qui ont participé à bien d’autres courses que celles évoquées ici, ou d’autres encore qui ne font pas de courses mais qui viennent toute l’année aux séances du jeudi soir, ou dans les sorties collectives (certains font 4 à 5 séances par semaine), pour entretenir la forme et progresser bien sûr, mais surtout vivre et participer à la bonne ambiance qui règne au sein du groupe.
Pour conclure ces 2 épisodes au long cours « Running », un mot des trois coachs Nathalie, Denis et Frédéric : « Au-delà des courses et des bons résultats de nos “Running”, nous envoyons de grosses et chaleureuses pensées à tous les blessés ou les empêchés qui ne sont pas avec nous en ce moment, Sarah, Bubu,Valérie, Corinne, Emmanuelle, Hervé, Jean-Pierre, Mickaël... »
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