L’impensable est devenu réalité : ce vendredi 29 juillet, Francky Mbotto a pris son envol pour Rio. Visa olympique en poche, l’athlète de l’UACA a décollé de Paris-Roissy pour Rio de Janeiro, avec une escale en Afrique pour rejoindre la délégation de la République centrafricaine forte de six athlètes olympiques engagés sur quatre disciplines.

Au passage, la petite délégation, conduite entre autres par Bruno Konga, le président de la Fédération Centrafricaine d’Athlétisme, qui a beaucoup fait pour que Francky participe à ces Jeux, devait être reçue au palais présidentiel à Bangui. Ultime encouragement de tout un pays pour ses athlètes avant qu’ils ne décollent pour le Brésil et les Jeux olympiques Rio 2016.

Francky représentera donc bien la Centrafrique sur 800 m (voir article précédent), avec une entrée en lice le vendredi 12 août pour les séries. Et dans la foulée, pourquoi pas les demi-finales dès le lendemain... avec Francky, tout est possible. D’autant qu’il pourra compter sur la présence, au stade olympique Nilton-Santos, de Vincent Le Dauphin son entraîneur, qui a obtenu son accréditation par la Fédération Centrafricaine d’Athlétisme. Un atout de taille pour qui va se retrouver confronté à la pression et aux émotions d’un tel événement. Mais avant de mordre à pleines foulées dans les Jeux, il a fallu bosser dur, serrer les dents et beaucoup transpirer. 

Tout au long du mois de juillet, à l’heure des doigts de pied en éventail, des bronzettes sur la plage, des balades en montagne, des nuits sous la tente, des visites culturelles, des petits boulots, des glaces à l’italienne, des barbecues, des citronnades bien fraîches et des apéros anisés – chacun se reconnaîtra –, Francky s’est entraîné dur à en user la piste d’Hélène-Boucher.

Il a bossé vitesse, résistance et aérobie, travaillé les allures, répété les départs lancés, accumulé du volume et soigné l’affûtage. Bref, un entraînement olympique concocté par Vincent qui, comme on le sait, a aussi bien la connaissance du haut niveau que l’expérience des JO (version Athènes 2004). Merci au passage à Mathieu, Florent, Gwen et Matthieu, qui au hasard des séances sont venus jouer les lièvres ou les compagnons de gammes et d’échauffement.

Francky a-t-il sa chance face aux meilleurs coureurs de 800 m de la planète ? Les Rudisha, Bosse, Kszczot, Rotich, Lewandowski, Tuka, Aman et compagnie...

L’avis de Vincent, à l’issue du dernier entraînement au stade Hélène-Boucher, vendredi 29 juillet, sa dernière séance sur le sol breton : « Il est prêt. Maintenant il faut qu’il profite de ce qu’il va vivre, sans se laisser submerger par l’enjeu et le poids de l’événement. Après ses 48 heures de voyage, il aura un début de semaine allégé, avec des séances d’oxygénation, du travail technique et de la récupération. Cette période sera mise à profit pour se repérer dans un village olympique dont la population va avoisiner celle de Ploufragan. Bus, cantine, stade, terrain d’échauffement... il va falloir qu’il découvre et repère tout ça. Quand j’y pense, c’est quand même incroyable comme histoire. Quel chemin parcouru depuis Val de Reuil, début 2015, et son chrono de 2’06’’ en vite/lent/vite et ses chutes ! »