|
||||
Des heures et des heures passées sur les sautoirs, sous la conduite du coach Jean-Yves Paulic. A répéter les gammes, les exercices jambe libre ou jambe d’appel, à enchaîner les cloches et les sauts, à régler les plus petits détails, à travailler dur avec les « outils » du sauteur, caisson, petites haies, cônes, tremplin, tapis... Des séances partagées avec les athlètes du groupe sauts horizontaux (longueur et triple) de l’UACA, Karine, Emeline, Suzanne, Salomé, Margaux, Théophile... Le sable, la piste d’élan, la planche, la forte voix de Jean-Yves qui corrige, blague, encourage, houspille, rythme les courses d’élan à grands coups de pam-pam-pam ou de 1-2-3-4... Breval Raoult est dans son élément. Sans doute notre spécialiste du bond et triple bond est-il profilé pour ça. De plus, comme dit son coach, Breval ne se contente pas de courir, sauter, bondir et performer. Il est de ceux qui réfléchissent, poussent loin la réflexion sur leur discipline. Breval allie la tête et les jambes pour mieux progresser et réussir dans deux des épreuves reines de l’athlétisme.
Les dernières apparitions de Breval en compétition avaient été étincelantes. Les 14 et 15 janvier dernier à Rennes, Breval signait un énorme coup double : champion de Bretagne du triple saut avec une marque à 14,56 m, nouveau record de Bretagne Cadets en prime ; champion de Bretagne du saut en longueur avec son meilleur bond à 6,61 m... et nouveau record personnel à la clé. Deux concours, deux records, deux titres de champion... qui dit mieux ? Notre sauteur aux qualités de puncheur venait de frapper fort. Dans un style qui n’est pas sans rappeler un certain Jonathan Edwards, cet athlète britannique qui a plané en son temps sur la discipline du triple saut (détenteur du record du monde depuis 1995 avec 18,29 m), en gagnant au passage le surnom de « Goéland ». Un surnom prédestiné pour un jeune athlète qui prend son envol tout près de la baie de Saint-Brieuc... Chacun sait que la force du goéland ne réside pas dans le XXL de son tour de cuisse ou sa carrure de déménageur, mais par cette faculté rare de savoir prendre son envol en mariant force d’impulsion et légèreté de la plume. Le 28 janvier à Val-de-Reuil, dans le cadre des France UNSS, Breval claque une nouvelle perf à 14,28 m au triple saut, sa 5e marque sur cette discipline. Quinze jours plus tard, le voilà fin prêt pour disputer les Championnats de France Cadets-Juniors en salle à Nantes. Où il est qualifié sur ses 2 épreuves fétiches : au saut en longueur comme au triple saut. Ce qui est déjà un exploit en soi. Un rapide coup d’œil sur les bilans nationaux nous informe que Breval est classé 7e cadet français à la longueur en salle, et 7e cadet français au triple saut en salle. Et bien sûr 1er Breton haut la main ! Mieux encore, il est le seul cadet en France à pouvoir pointer aussi haut sur les 2 tableaux.C’est donc plein d’espoir, mais également conscient que la concurrence est rude, que Breval s’est aligné sur ses 2 concours des France Cadets dans le stade couvert Pierre-Quinon à Nantes. Samedi, 15 h 45, début du concours de saut en longueur. Notre champion se présente sur le sautoir avec un record à 6,61 m. Pour espérer viser le podium, il doit obligatoirement faire tomber ce record et retomber aux environs des 7 mètres... soit un gain de 40 cm à aller chercher. Premier essai d’échauffement : Breval coche la marque 6,56 m, à 5 cm de son record. Deuxième essai : 6,58 m... on progresse. Troisième essai : 6,78 m, nouveau record, qualification pour la finale avec 3 essais supplémentaires. Quatrième essai : 6,68 m, on frôle le concours de rêve. Cinquième essai : 6,68 m, le bis repetita au millimètre près. Sixième et dernier essai, notre athlète donne tout ce qu’il a pour ne pas avoir de regret : 6,85 m, nouveau record, 24 cm gagnés... mais encore insuffisant pour accéder au podium... Breval est 4e au final, à 7 cm de la médaille de bronze. A la fois formidable et rageant.
Dimanche, 10 h 10, début du concours de triple saut, les muscles encore ensommeillés. Mais surtout, un grain de sable vient gripper la belle mécanique de Breval. Le réveil d’une douleur au talon. Le coup dur, la tuile. Tant pis, serrer les dents et tenter le tout pour le tout. Breval est en bout de piste sans pouvoir compter sur tous ses moyens. Premier essai, il s’élance... tip ! le cloche pied, tap ! la foulée bondissante, pas tout à fait top le ramené-atterrisage dans le sable : 13,83 m pour première marque, loin, très loin de ses derniers concours à plus de 14 mètres. Deuxième essai... tip ! tap ! top ! : 13,87 m, il faut atterrir au-delà des 14 mètres pour s’offrir une place parmi les 8 finalistes avec 3 essais supplémentaires. Troisième essai, plus de calcul possible, il faut lâcher les chevaux : arrivée en vue de la planche, drapeau rouge, essai... concours terminé. La porte des finalistes s’ouvrait à 14,06 m, une marque largement dans les cordes de Breval. Déception, douleur, frustration. Tel Achille, comme le dit la légende, Breval est trahi par son talon blessé...
Présent à Nantes aux côtés de son athlète, Jean-Yves
l’entraîneur raconte ces deux jours de haut vol : « Une qualification
aux Championnats de France est toujours un événement important de la saison
pour les athlètes et l’ensemble du club. Là, Breval a répondu présent à son
premier objectif de la saison, et cela malgré un gros hématome au niveau du
talon. Samedi,
au saut en longueur, il pulvérise par 4 fois son record personnel, pour
retomber au sixième essai à 6,85 m. Il échoue pour sept petits centimètres à la
médaille de bronze dans un concours dense, et finit à une très belle 4e place.
Il a montré ses qualités de compétiteur en réalisant le concours parfait, qui
le place parmi les dix meilleurs cadets de France à la longueur. Malheureusement,
une légère douleur ressentie depuis deux semaines au niveau du talon est venue
l’handicaper pour la suite de ces Championnats. Les poches de glace n’ont pas
été suffisantes pour lui permettre de faire le concours de triple saut attendu.
Là où bien d’autres auraient déclaré forfait, lui il a tout tenté. D’abord un
premier essai tout en retenue pour voir si l’appui à la sortie de cloche
permettait de repartir, puis un deuxième essai un peu loin de la planche, et
enfin, avec une très grande volonté, il s’est attaqué à son troisième essai en
serrant les dents. Hélas, et malgré l’appui du public, il a mordu de peu un
saut qui lui aurait permis de rentrer parmi les 8 premiers. Breval a réussi des
bons France malgré tout, il a porté haut les couleurs du club par sa ténacité
et son état d’esprit. Maintenant place aux soins avant de repartir pour une
saison estivale qui verra, je n’en doute pas, l’explosion de Breval au niveau
national, aussi bien en longueur qu’au triple saut. »
Merci
à Breval pour les émotions qu’il nous fait vivre et pour faire autant briller
les couleurs de l’UACA sur tous les sautoirs de France. Merci à Jean-Yves,
l’entraîneur longueur et triple saut, pour sa présence à Nantes et toute
l’année au stade Hélène-Boucher afin d’emmener Breval – et tout son groupe
d’athlètes – toujours plus loin dans les performances. Merci enfin à
Didier, notre président et accompagnateur, pour sa présence et son soutien tout
au long de ce week-end.
15/11 | > | ||
01/11 | > | ||
29/10 | > | ||
04/10 | > | ||
18/07 | > | ||
16/07 | > | ||
16/07 | > | ||
08/07 | > | ||
08/07 | > | ||
08/07 | > | ||
02/07 | > | ||
21/06 | > | ||
15/06 | > | ||
03/06 | > | ||
31/05 | > | ||
22/05 | > | ||
10/05 | > | ||
07/05 | > | ||
26/04 | > | ||
24/04 | > |