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A une époque, il y a fort
longtemps, les Bretons envoyés à Rome avaient toutes les chances (façon de
parler) de finir dans l’arène... et alors on ne donnait pas cher de leur peau.
Aujourd’hui, les temps changent, ils y vont de leur propre gré pour courir le
marathon. Ce premier week-end d’avril, ils ont décollé à 6 membres du groupe
Running de l’UACA avec pour objectif le Marathon de Rome... pardon, Maratona di
Roma en version locale. Il y avait là Laure, Patrick, Jocelyn, Alain et
Mickaël, alias Kymaï, comme coureuse et coureurs, accompagnés de Benoit le
reporter-photographe. Armé de son objectif et de son regard extérieur (certains
diront « décalé »), Benoit nous offre ici un savoureux carnet de route
racontant « les tribulations des six du Running au Maratona di Roma »... et ça
n’a pas été forcément la « dolce vita »...
Récit de Benoit d’un « week-end à Rome » en exclusivité pour le site de l’UACA :
« La petite sortie annuelle du groupe Running nous emmène cette année dans la Rome antique pour 42,195 km de plaisir ou presque… Laure, Patrick, Jocelyn, Alain, Kymaï et moi-même sommes du voyage.
Vendredi 31 mars :
Le jour se lève, je peine à sortir de mon lit. Bon, c’est l’heure, je donne à bouffer au chat et je file en direction de Saint-Brieuc, parking de l’Eléphant bleu, notre point de rendez-vous. Ça ne fait pas 10 minutes que je suis en route, que mon téléphone vibre à tout-va : premier SMS de ma chère et tendre qui s’inquiète de savoir si je suis réveillé ; le suivant, 30 secondes plus tard, provient de Laure, qui elle aussi se pose la même question. A croire que Brocéliande a marqué les esprits (note du reporter : à Brocéliande, j’étais arrivé juste à l’heure, soit départ -5 minutes du 47 km avec les dossards de tout le monde, j’étais resté vissé sur les chiot.. toilettes).
7
h 20, j’arrive au cul du camion du club, forcément j’ai droit à un scud pour
les 5 minutes de retard, c’est de bonne guerre, moi qui suis toujours ponctuel... On se
tape la bise et on embarque, direction Rennes Saint-Jacques. Patrick au volant,
Kymaï et moi devant, Laure, Jocelyn et Alain à l’arrière. Etant toujours très
organisé, j’ai pris un max de fringues et tout mon matos photo, mais j’en ai
oublié que nous n’avions pas pris de vol avec bagages en soute. On verra en
arrivant à l’aéroport comment gérer ce petit oubli… Patrick
ne faisant que picoler depuis trois jours son maltose, il ne cesse d’avoir
envie de pisser, nous faisons donc une halte dans une station pour que monsieur
soulage sa vessie. Je prends le volant pour repartir. En
route, ça rigole, ça parle course à pied… premier dossier comme par hasard pour
Alain qui confond le Puy-du-Fou et la Diagonale des Fous (Kymaï y participera
cette année, mais l’histoire ne dit pas s’il va partir en Vendée ou à La
Réunion). Il n’en fallait pas plus pour qu’Alain se fasse chambrer… Laure est
calme, Jocelyn aussi…
9 h 15 : “boarding pass” en poche, on se pose devant un café,
certains retournant aux commodités avant d’embarquer.
10 heures : nous sommes sur le tarmac, pas de passerelle, pas
de bus pour nous conduire à l’avion, nous sommes à Rennes Saint-Jacques, je le
rappelle... Grand moment pour le gamin (Kymaï) qui vit
là son baptême de l’air. Nous avons bien en notre possession une autorisation
de sortie du département dûment signée par la maman… Ça y est, l’avion roule
plein gaz, ça colle au siège, les roues quittent le sol, le gamin est aux
anges. Comme il nous dira : “et dire que l’on va faire ça quatre fois ce
week-end, rien que pour ça le voyage est amorti !” Petite
collation puis Amsterdam approche, notre première escale avant de repartir en
direction de l’Italie vers 20 heures. On débarque à Schiphol Airport, la durée
de l’escale nous permettant une escapade dans la ville, nous n’allons pas nous
en priver. Y’a des vélos partout, il fait beau voire chaud. Après le déjeuner,
nous partons en balade dans les rues, direction le Quartier rouge, puis le
musée de la Tulipe cher à Alain. Les rues ont comme un parfum de printemps…
Cannabis, tulipes et autres senteurs enivrantes éveillent nos sens ! Bon, c’est
pas tout ça, mais on boit un coup ? Pause bière en terrasse. On goûte une bière
locale, la Grolsch… bof, un peu fade. Le soleil tape dur, l’orage menaçant,
nous reprenons la direction de l’aéroport.
20 heures : embarquement vers Rome, c’est un 737 qui nous
attend, deuxième tour de manège pour le gamin. Et une vue imprenable pour
Patrick (l’intéressé comprendra…).
23 heures : enfin nous posons les baskets à Rome, direction
l’appartement. On se fait enfler par le chauffeur de taxi de 40 euros, mais bon
nous faisons un tour dans un van Mercedes noir full cuir comme de vrais VIP.
23 h 45 : nous découvrons notre lieu de résidence pour trois
jours, un appartement typique super sympa. Accueil chaleureux du gestionnaire
de l’appart’ qui nous a même préparé une bouteille de chianti que nous gardons
pour “l’after 42”. C’est pas tout ça, mais faudrait songer à dormir, depuis ce
matin la journée commence à être longue. On répartit les lits, Laure établit
son camp de base dans la chambre d’enfants, Jocelyn sur le canapé, Kymaï et
Patrick dans la suite parentale, Alain et moi direction la chambre d’amis. Clic
! extinction des feux.
Samedi 1er avril :
8 heures : tout le monde debout presque frais et dispos. Grand
soleil, il fait chaud, métro, direction le Palais des Congrès ou se trouve le
village du marathon afin de prendre possession des dossards. Le saint graal en
poche, nous repartons, non sans avoir fait le tour du village et pris quelques
photos en compagnie de légionnaires romains dans une tenue à émoustiller
Obélix.
10 heures : poisson d’avril, la journée est entachée par la
disparition du portefeuille de Laure dans le métro : pickpocket. Le petit
groupe se scinde alors en deux, trois chez les carabinieri, trois chez
l’épicier pour la bouffe du midi...
12
heures : Laure récupère un papier attestant de son identité, je cuisine pour
tout ce petit monde en prenant l’apéro avec Patrick et Jocelyn (toujours dans
les bons coups, ces deux-là…).
14 heures : départ vers le Colisée, on visite, on prend des photos, on s’émerveille, on fait les cons, on rigole. On s’hydrate bien, donc forcément faut aller pisser… de rire... (voir vidéo “buvez-éliminez”, instant inoubliable de déconnade sous les yeux des Romains étonnés…). Bon, c’est pas tout ça, mais on boit un coup ? Pause dans un troquet en contrebas de la rue, facile d’y descendre, plus dur de remonter. La Guinness, la Grim et le whisky coulent à flots, sauf pour notre petite Laure qui reste sérieuse avant la course du lendemain. Retour à l’appartement vers 18 h 30, on prépare la bouffe avec Jocelyn, et chacun s’affaire de son côté avec sa tenue, son dossard, etc. Soirée tranquille sans vinasse mais bien agrémentée de rires et de dossiers… Clic ! extinction des feux vers 23 heures
Dimanche 2 avril :
5 h 45 : debout tout le monde ! Départ de la course à 8 h 45
un peu après le Colisée, c’est à deux pas mais il faut laisser le temps aux
estomacs des coureurs de faire leur travail pour éviter tout désagrément
pendant la course.
7 h 45 : 12 rue Matteo Boiardo, c’est là que nos chemins se
séparent, mes cinq potes partant vers la ligne de départ, et moi je vais me
poster pour les photos. Encouragements et bises de
rigueur.
La météo a bien changé depuis la veille : l’orage menace, la
pluie aussi. Je trace vers le 3e km. Top départ sous l’orage, il pleut à
torrents, je suis trempé, je vois juste passer Laure, puis je remballe le
matériel pour me diriger vers le 11e km en espérant que le peloton se soit un
peu étiré. J’arrive sur zone, il pleut toujours autant, ma veste laisse passer
l’eau, mon sac à dos photo est lui aussi trempé à l’extérieur comme à
l’intérieur (je n’avais pas pris la doublure étanche), tout baigne dans la
flotte. Laure passe à nouveau, c’est trop galère, je décide de partir vers le
36e km en espérant me mettre à l’abri en attendant. La pluie redouble... puis
c’est l’accalmie. Ouf ! Je visite un peu et me pose au 36e km comme convenu,
claqué d’avoir marché sous la pluie, mais surtout par le dénivelé... car oui ça
monte et ça descend beaucoup pour un marathon. Je vois passer les premiers,
puis Laure arrive, suivie de Patrick, Kymaï et Alain. Laure me semble plutôt
bien, souriante, avec une foulée encore dans le rythme ; Kymaï quant lui me
lance : “c’est dur !” ; Alain marqué mais souriant, Patrick également… Jocelyn
étant un peu moins rapide, je ne peux l’attendre sans rater le passage des
quatre autres au 42e km. Je les retrouve donc juste
avant l’arrivée, je gueule comme un putois après Kymaï pour lui transmettre le
Gwenn ha Du afin de passer la ligne avec les couleurs bretonnes. La pluie
repart de plus belle, je ne serai pas là pour attendre Jocelyn, déjà trempé
jusqu’au slip je file dans la zone d’arrivée pour rejoindre Laure, Patrick,
Kymaï et Alain. On se caille, tout le monde est rincé. Laure et Patrick étant
un peu fébriles, nous décidons de partir vers l’appart’ pendant que Kymaï et
Alain attendant Jocelyn.
15 heures : tout le monde est rentré, on attaque l’apéro, les
heures qui suivent resteront non pas à Rome, mais gravées dans mon esprit à
jamais tellement on a rigolé et bien fêté ce week-end.
Au final, seul Jocelyn améliore son chrono sur la distance, et
ce avec 500 m de dénivelé positif. Les quatre autres signent de très bons temps
compte tenu de cette difficulté qui d’habitude ne fait pas partie de l’épreuve
du marathon. Pleins de souvenirs vidéo et photo à
compiler, j’y travaille tranquillement.
L’année prochaine on repart, marathoniens ou pas, alors
n’hésitez pas à vous joindre à nous, plus on est de fous plus on rit ! »
On peut donc dire que nos 6 du Running ont mouillé le maillot dans la capitale italienne. Dans une version douchante de « courons sous la pluie ». Quelques commentaires (mitigés), en direct de Rome, échappés de nos runners la ligne d’arrivée franchie :
« Le marathon ? Dur, moche pour la moitié du parcours, et en plus on s’est chopé un orage avec éclairs et tonnerre. Au 28e km une montée de 1 km digne d’un trail... Et beaucoup de pavés pas toujours en bon état. De l’ambiance uniquement les 5 derniers kilomètres... et de grandes lignes droites sur des avenues partagées avec les voitures. Bref, pas top, ni pour le tourisme ni pour la perf... » Et cet autre : « Yes ! un vrai trail urbain, ce Maratona di Roma ! Dur, 43,150 km, 518 m de dénivelé positif. On en a bavé ! Forcément, on a été obligé de revoir les objectifs à la baisse, mais fier de l’avoir bouclé. »
Dans ces conditions, saluons les performances de nos 5 gladiateurs romains : bravo à Laure pour son chrono sauvé des eaux en 3h27’23’’ (presque aussi bien qu’à Barcelone) ; bravo à Patrick en 3h30’49’’ (la Catalogne lui avait mieux souri) ; bravo à Kymaï en 3h32’06’’ (désormais son temps de référence sur cette distance) ; bravo à Alain en 3h33’14’’ (mieux qu’à Barcelone, mais moins bien qu’à Nantes et Paris) ; bravo enfin à Jocelyn en 4h38’20’’ (son nouveau record), sa stratégie du « chi va piano, va sano e va lontano » a été payante.
Bravo e applauso ! à nos 5 Transalpins. Grazie mille à Benoit pour son excellent reportage sur le vif et sous la pluie, la pire ennemie du photographe (avec peut-être la tempête de sable). Che bella Italia ! Congratulazioni l’UACA !
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