Après les JO de Rio 2016, les Mondiaux de Londres 2017 ! Francky y a goûté une fois et il en redemande, puisque grâce à ses performances, le voilà à nouveau acteur d’un événement sportif planétaire uniquement dédié à l’athlé. Les 16e Championnats du monde d’athlétisme, ou « 2017 IAAF World Championships », auront lieu du 5 au 13 août au Stade olympique de Londres. En version The Clash, pour les connaisseurs, c’est le « London Calling » de la capitale du Royaume-Uni aux meilleur(e)s athlètes de la planète. Avec pour événement majeur, deux immenses champions qui tirent leur révérence, vont fêter leurs derniers tours de piste en même temps que leurs adieux au monde de l’athlétisme : Usain Bolt le Jamaïcain, roi du sprint et homme le plus rapide de tous les temps, huit médailles d’or aux Jeux olympiques (100 m, 200 m, 4 x 100 m) et onze titres de champion du monde au compteur ; Ezekiel Kemboi le Kenyan, champion olympique du 3 000 m steeple à Athènes (2004) et à Londres (2012), quatre fois champion du monde en 2009, 2011, 2013 et 2015. Comme à Rio, Francky sera présent à Londres au sein de la délégation de la République centrafricaine, son pays natal, une délégation conduite par Bruno Konga, le président de la Fédération Centrafricaine d’Athlétisme.

 Rudisha, Korir, Aman, Kszczot, Bosse... la piste aux étoiles sur 800 m

Sur 800 m, épreuve où il est engagé sur ces Mondiaux, Francky va aussi côtoyer du beau monde. Une pluie d’étoiles, quelle que soit la série qu’il aura à disputer. A commencer par l’armada des quatre Kenyans, David Rudisha qui vise un troisième titre, Emmanuel Korir, Kipyegon Bett et Ferguson Rotich, excusez du peu. Et encore l’Ethiopien Mohammed Aman, champion du monde de la distance à Moscou en 2013, les Polonais Adam Kszczot et Marcin Lewandowski, Pierre-Ambroise Bosse le Français tout récemment qualifié, les Américains Murphy et Berian, sans oublier l’Australien Peter Bol, avec lequel Francky a eu un bon « feeling » à Rio... « Ils seront tous là », croit savoir Francky qui se régale à l’avance de pouvoir les affronter sur la piste. Il n’a, à ses yeux, qu’une seule carte à jouer : tout donner lors des séries pour battre son record et passer en demi-finales par un trou de souris. « J’y vais pour battre mon record, ça c’est sûr. Ce n’est pas tous les jours qu’on a 7 lièvres de luxe dans la même course durant 800 m. Je me sens mieux qu’avant Rio. J’ai progressé, quand même ! Pour les JO à Rio, tout m’est tombé dessus en peu de temps. J’étais passé de 3 à 7 entraînements par semaine. Je suis passé aussi de quelques messages par jour à des dizaines et des dizaines de messages à traiter. Sans compter le stress d’une grande compétition comme les JO, la chambre d’appel... Il a fallu avaler tout ça. »  

 « Des progrès cette année, grâce à un travail plus régulier et plus rigoureux »

En bon observateur du travail de Francky, Vincent Le Dauphin son entraîneur dresse un premier bilan à la veille du départ pour Londres : « C’est la seconde sélection internationale de Francky sous les couleurs de son pays natal, la Centrafrique. Mais cette fois-ci sur un grand championnat de spécialité, l’athlétisme, après un grand championnat multisports. Francky a réalisé des progrès cette année, grâce à un travail plus régulier et plus rigoureux. Par contre, il n’a pas pu concrétiser complètement, même s’il améliore son record sur 800 m en 1’50’’39 dans une course où il ne passe qu’en 55’’4 au 400… Donc loin d’être optimisée. Mais il a acquis un niveau de base à 1’50’’ réalisé trois ou quatre fois cette année, ce qui laisse présager un meilleur chrono sur ces Mondiaux. » Un seul regret peut-être pour Vincent, la dernière sortie de Francky de la saison, le 9 juillet dernier, lors des France Espoirs à Albi. « A Albi, Francky était bien en jambes. Il a terminé 2e du 800 m avant de se voir disqualifier pour bousculade, dont il a été lui-même victime de la part d’un concurrent qui le pousse avec l’avant-bras, de manière non réglementaire (mais discrète, dans la ligne opposée…). Dans sa tentative de rééquilibrage pour éviter la chute, il accroche un adversaire, qui en stoppant net son effort n’a fait qu’amplifier une situation, qui n’aurait été qualifiée que de fait de course en d’autres circonstances. D’ailleurs le juge arbitre, après visionnage de la vidéo, a d’abord reconnu que Francky ne devait pas être disqualifié, avant de le disqualifier à nouveau… Bref, un beau méli-mélo. Personnellement, au-delà de la disqualification, je suis très fier du comportement de Francky suite à cet incident, car il a eu à subir un flot d’insultes et de menaces de la part de l’athlète qui a abandonné et de sa famille. Francky a gardé tout son calme, s’en remettant à la décision du jury d’appel qui a conclu à “un geste non naturel visant à se rééquilibrer”... sans s’interroger sur les causes du déséquilibre qu’il a subi lui-même. »

 Quelle que soit l’issue des séries, il y aura bien un athlète de l’UACA sur la ligne de départ du 800 m aux Championnats du monde à Londres. Un des rares Bretons présents sur l’événement phare de l’athlétisme en 2017, avec le Rennais Victor Coroller (400 m haies) et la Quimpéroise Jessica Cérival (poids) sélectionnés en équipe de France. Allez Francky ! 

 Pour encourager Francky depuis la Bretagne ou ailleurs : séries du 800 m hommes programmées le samedi 5 août à 12 h 45 (heure française). Retransmission en direct à partir de 12 h sur France 2.  

Les records de Francky

- 200 m en salle : 23’’64 à Rennes en décembre 2015.

- 400 m : 49’’56 à Saint-Brieuc le 7 mai dernier.

- 800 m : 1’50’’39 à Amiens le 10 juin dernier. 

La team « Londres 2017 » préparation Francky : Vincent Le Dauphin l’entraîneur, Marc Phelippeau l’œil de l’entraîneur tout au long de la saison, Stefan Ravaleu le métronome virtuose à vélo, Florent Rouaud le lièvre de luxe et supporter aiguillon, Jeff Grot le surfeur des réseaux sociaux et supporter ambianceur, Pascal Leygoute l’intérimaire des plots et des chronos. 

Quelques photos sur la préparation de Francky : ici

Une vidéo diffusée par la Fédération Centrafricaine d'Athlétisme : ici