Marcheur de grand fond, adepte des 50 km marche, 24 heures ou 28 heures et sacré 3 fois champion de France du 100 km marche, notre athlète Fabien Deparday est capable de tous les défis. Toujours partant dès qu’il s’agit d’actionner le souffle et les jambes. En témoigne sa dernière équipée : les 24 heures rollers du Mans, les 8 et 9 juillet dernier, épreuve d’endurance sur roulettes sur le fameux circuit Bugatti (4 185 m) cher aux bolides de toutes sortes. 

Flashé à 40 km/h pendant ses 196 km sur les planches

Fabien concourait dans la catégorie 24 heures solo longboard (skateboard long d’inspiration surf), où il a terminé 2e au terme d’une « glisse » totale de 196,96 km (47 tours du Bugatti). Equipé d’un casque et d’une protection au poignet droit, il a poussé fort sur les jambes, cherché les meilleures trajectoires, souffert dans la montée de la passerelle Dunlop, et s’est fait quelques frayeurs dans la descente qui suit. En se faisant flasher à 40 km/h sur une portion roulante du circuit. Avec pour toute préparation 10 heures d’entraînement sur la planche et ses séances marche de grand fond. Son matériel : 2 skates longboard et 1 skate cruiser plus court. Mais qu’est-ce qui fait qu’un marcheur de grand fond ait l’idée de se hisser un jour sur des roulettes ? Explications de notre marcheur-skateur : « Il y a quatre ans, on m’a offert une planche pour mon anniversaire. Je me suis pris au jeu, j’ai fait venir une seconde planche du Canada, puis j’ai acheté mon cruiser. Et je compte sur mon entraînement de marche grand fond pour entretenir le physique et tenir longtemps sur la planche. Sur ces 24 heures rollers, le premier était intouchable, c’était un vrai surfeur du bitume, il faisait une poussée quand j’en faisais trois. Mais j’ai la chance de pouvoir pousser des deux jambes et mon entraînement marche grand fond m’a sauvé la mise. » Pour parcourir ses 196 km, Fabien n’a pas « skaté » pendant 24 heures, il s’est arrêté au moins 4 heures... « et je me suis payé le luxe de finir avec ma vieille planche ». Bref, ça a marché comme sur des roulettes. Fabien ajoute : « Le délire au départ, c’était de participer une fois dans ma vie aux 24 heures du Mans. Je reviendrai l’année prochaine pour la 22e édition, un clin d’œil aux Côtes-d’Armor, et pourquoi pas viser alors les 222 km ?... » En attendant, Fabien devra passer par au moins deux « sprints » à la marche : les 5000 m marche des Interclubs 2024, puisqu’il faisait partie de l’équipe aux 52 573 points en mai dernier avec montée en N1 à la clé.